Réagir face aux accidents au quotidien : apprenez les gestes de premiers secours

Appelez le 112

Cédric Gantzer est chef de département au sein du Corps Grand-Ducal d’Incendie et Secours (CGDIS) qui regroupe pompiers, ambulance et SAMU.

Pour lui, le tout premier geste à connaître est d’appeler les secours.

“Cela parait anodin mais pour des habitants multinationaux comme c’est le cas au Luxembourg, trouver le numéro de contact est déjà une première épreuve, ils ont souvent d’autres numéros en tête qui concernent leur pays d’origine. Au Luxembourg, comme dans toute l’Europe, en cas d’accident, un seul numéro : le 112”.

Prévenir les secours au plus vite est essentiel. Cela peut considérablement changer la suite des événements.

Les gestes de premiers secours

À chaque instant, vous pouvez être témoin d’un accident. Même à deux pas de chez vous…

L'étouffement

Nadège est organisatrice d’événement. Un jour qu’elle assiste à un cocktail qu’elle a organisé, elle pioche sur le buffet une mini-brochette. Soudain, elle ne peut plus respirer. Un morceau s’est coincé dans sa trachée. Elle se met à gesticuler, la foule autour d’elle panique, quand un jeune serveur s’en aperçoit, passe derrière elle et exécute un geste de compression abdominale. Quelques secondes plus tard, le morceau de viande est expulsé. Sans l’intervention rapide de ce jeune homme, elle aurait pu perdre la vie.

Cédric Gantzer confirme que Nadège a eu beaucoup de chance : “ En cas d’étouffement, il faut agir très vite. D’abord, en donnant quelques tapes dans le dos pour tenter de faire tousser la victime. Puis, en procédant à la compression abdominale appelée manœuvre d'Heimlich”.

La perte de connaissance

Mélanie est en week-end avec des copines de fac. Soudain, l’une d’entre elles se plaint d’un voile noir devant les yeux et s’effondre au sol. Elles appellent les secours, placent leur amie en position latérale de sécurité et patientent une dizaine de minutes avant que les secours n’accèdent à leur maison de campagne. Pendant cette attente, aucune d’elles ne sait quoi faire. La jeune femme a heureusement repris connaissance peu après l’arrivée des secours. Plus de peur que de mal. Mais, Mélanie a décidé ce jour-là de suivre une formation aux premiers secours pour ne plus jamais éprouver ce sentiment d’impuissance.

Pour Cédric Gantzer, elles ont eu la bonne réaction. ” La perte de conscience peut venir de plusieurs causes : malaise vagal, diabète… Donc, le premier réflexe, c’est d’appeler les secours. La personne au bout du fil va vous guider pour réaliser un premier diagnostic. Par exemple, appliquer le protocole qui permet d’identifier s’il s’agit d’un AVC”.

L'arrêt cardiaque

“En cas d’arrêt cardiaque, chaque minute sans aide, c’est 10% de chance de survie en moins” explique Cédric Gantzer.

Pendant une partie de tennis entre amis, vous êtes témoin d’une personne qui perd conscience et ne respire plus. Prévenez les secours (112) ou demandez à quelqu’un de le faire. Procédez à un massage cardiaque jusqu’à l’arrivée des secours. Si vous disposez d’un défibrillateur à proximité, l’outil va vous aider à poser un diagnostic pour réagir au plus vite soit par massage cardiaque, soit par l’administration d’un choc électrique.

Une décision qui nécessite pas mal de sang-froid et dont vous pourriez manquer si vous ne l’avez jamais fait avant… C’est pourquoi Cédric Gantzer **recommande à chacun de suivre une formation aux premiers secours pour savoir réagir en cas de déficience cardiaque et apprendre à manipuler un défibrillateur.

Agir pour la sécurité de tous

Vous avez envie de savoir réagir en cas d’accident ? Et d’être en mesure de porter secours à votre entourage : votre famille, vos proches, votre commune… Le CGDIS vous accompagne dans cet apprentissage et propose différents niveaux d’engagement.

Les cours de premiers secours

Brûlure, plaie, malaise cardiaque, accident de la circulation sont autant de situations étudiées dans les cours de premiers secours dispensés par le CGDIS. 16h de formations gratuites, disponibles en luxembourgeois, allemand, français, anglais et proposées dans 40 villes du pays. Avec des modules à la carte.

Les pompiers volontaires

Outre le rôle essentiel de chaque citoyen, les pompiers volontaires constituent un des piliers des services de secours. Ils sont 4000 dans le pays à effectuer des gardes depuis chez eux ou en caserne. Un investissement de temps modulable qui tient compte de votre mode de vie.

” L’aide des pompiers volontaires a été cruciale lors des inondations de l’été 2021. Sauvetage de personnes emportées par les eaux, relogement, nettoyage… Ce renfort a été précieux alors que tous nos centres d’interventions étaient déjà mobilisés ” explique Cédric Gantzer.

Et parce qu’il n’est jamais trop tôt pour apprendre les bons gestes, au Luxembourg, les pompiers proposent aux enfants de 6 à 15 ans de découvrir ce métier quelques heures par semaine. Maniement des outils d’extinction, soins de première urgence, les enfants ont aussi l’occasion de passer leurs brevets de secours. Une formation de base qui leur permettra de devenir opérationnels comme pompier volontaire dès 16 ans, en rejoignant les rangs des jeunes pompiers du CGDIS s’ils le désirent.

À partir de 18 ans, les pompiers volontaires, moyennant une solide formation, sont opérationnels pour intervenir en cas d’incendie ou de secours à la personne. Plus d’informations ici.